vendredi, juin 30, 2006

Petit bout de mirage

Le 23 juin

La foule, la chaleur, le ventre vide et un petit bout de rêve qui circule entre les mains. La musique aussi. La scène. Mais surtout la chaleur et les gens. Ca commence par le ventre. Barbouillé. Bizar, j'ai pourtant rien mangé. Ca va passer; suffit de respirer. Puis, la tête. Le sol tangue, ya de la houle. Pas normal ça... ça commence à tourner de plus en plus. Fermer les yeux. C'est pire. Vite s'appuyer contre quelque chose, quelqu'un. Recherche d'une stabilité. Je me retourne. Vincent. Ma tête sur son épaule. Stabilité toute relative. "ca va pas?". Ma tête qui tourne et qui fait signe que non, ça ne va pas. Puis boum, les jambes lâchent. Et ce foutu sol qui veut pas s'arrêter de tourner... Là des paroles, des voix que je reconnais à travers le brouillard. Et c'est là que je commence à rêver.
D'abord je quitte le sol. Sensation particulière. Plus de contact avec le sol. Tant mieux, ça m'évitera de me rétamer. Mais tout de même, une question qui perce les brumes de ma tête: "Jsuis ou?". Analyse de l'environnement. C'est grand (dans les un mètre quatre vingt). C'est humain. C'est chaud. Ca transporte. Vincent. Okay, ça je connais. Un repère donc. S'accrocher un minimum. Passer mes bras autour de son cou. Ca y est. Retenir ma tête. Non ça par contre non, trop fatiguant. Se laisser aller? allons y. Cette odeur si particulière qui se niche dans le creux du cou des garçons... rassurant. Tout va bien a ce moment là. Ca continue à avancer je ne sais absolument pas ou je suis. Brouillard brouillard brouillard. Nuit. Comme un rêve en somme: flottement, situation incongrue mais qui paraît totalementacceptable ds une certaine réalité, la chaleur, un repère et la musique en fond. Je sais qu'on s'éloigne de la scène mais la musique me paraît toujours aussi proche. A l'interieur de ma tête, caisse de résonnance.
On me pose. Non, pas le sol non ça bouge le sol c'est pas stable le sol "Faut l'asseoire!" "va chercher de l'eau!" "jla tiens". Je retiens quoi de ça? l'action de s'asseoire. Bon dieu comme ça me semble compliqué... pourtant je finis comme une loque, par terre. Il serait tant d'ouvrir les yeux. Une main qui passe à toute vitesse et termine sa course contre ma joue. Etrange. Antho en face. Ah d'accord je comprend... oulah ça tourne... ma tête... lourde... trop lourde pour mon cou... une autre claque. Faut que je me réveille. D'ailleur pas le choix. Et c'est repartis pour la chevauchée intrépide.
Je suis devant une tente. Comment je suis arrivée là? trou noir... des secouristes s'affairent, on mouille mon visage. "Ca va mieux mademoiselle?" Oui ça va mieux oui enfin je crois tout est relatif après tout... jsuis assise. Bon. On se relève... mauvais plan.
Tiens je suis dans la tente maintenant... les choses échappent à mon contrôle ce soir. tant pis; trop fatiguée pr prendre mon destin en main ce soir. Dormir, juste ça. Observation du milieu ambiant: secouristes, medecin et un peu plus loin mon repère. Envie de lui dire que je suis désolée. Même pas la force. Blocage sur le repère. Si jle lâche, je me perd.
Un repère juste à côté de moi. Ma boussole. Ca va mieux. Antho aussi près de moi. Antho que je met quelque seconde à reconnaître. "on va vous conduire jusqu'à l'Hopital". Sirène d'alarme intra-encephalique. Douche froide. Nan pas l'hosto nan jveux pas ça va mieux d'ailleur jme redresse... ou pas.
Qu'est ce que je fout dans l'ambulance nom de Dieu? Dormir on verra après...
L'hosto... le puzzle de ma soirée se met en place progressivement et je sors de mon rêve. les contour de la réalité redeviennent nets, à mon grand regret... replonger dans mon repère, dans la musique, me noyer dans ma tête, dormir...

Foutu malaise vagal...